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Il
s’agit d’un texte court portant sur un aspect de l’histoire
de la santé à Marseille ou en Provence.
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Hippolyte Mireur est né le 16 mars 1841 à Fayence dans le Var. Sa famille appartient à la vieille bourgeoisie provençale. Son père était un important propriétaire terrien. Son grand-oncle, François Mireur, jeune médecin, entonna pour la première fois le chant de guerre pour l’armée du Rhin, composé par Rouget de l’Isle. C’était le 22 juin 1792, lors d’un banquet donné en son honneur au club des Jacobins, rue Thubaneau à Marseille.
Adopté par les volontaires marseillais, ce chant deviendra la Marseillaise. Quant à François Mireur, devenu général de brigade, il sera tué en Égypte le 9 juillet 1798. Une place dans le premier arrondissement de Marseille porte son nom. Après des
études secondaires chez les Jésuites à Avignon,
Hippolyte Mireur poursuit ses études médicales à
Paris, et se spécialise aussitôt, chose rare à l’époque,
dans les maladies vénériennes. En 1867 il soutient sa
thèse sur « Essai sur l’hérédité
de la syphilis ».
Fig. 3 – Ouverture de la rue Impériale (actuelle rue de la République) Fig. 4 – La rue Impériale A
Marseille, Mireur va faire ce que l’on appelle un « beau
mariage » en épousant Julie Montet, fille d’un richissime
homme d’affaire. Par ailleurs, il acquiert rapidement une belle
clientèle. L’homme public Républicain convaincu, il est élu au conseil municipal dès 1877. Il s’occupe en particulier du service des mœurs, de l’hygiène et de l’État civil. Il sera particulièrement actif sous le mandat de maire de Félix Baret, de 1887 à 1892.
C’est à
cette époque que se décidèrent les travaux d’assainissement
et d’importantes mesures en matière d’hygiène
à Marseille. Le résultat le plus marquant fut la mise
en chantier du grand collecteur des eaux usées dont les travaux
démarrèrent en 1892. Au sein du conseil municipal, Mireur
est à l’origine de nombreux projets comme celui d’une
canalisation spéciale pour l’adduction et la distribution
des eaux d’alimentation dans la ville. Fig. 7 - Le service de Consultations prophylactiques Il tirera de cette expérience deux ouvrages importants :
Fig. 8 Médecin des assurances, il rédigea également un traité pratique intitulé « La syphilis et les assurances sur la vie. Étude médicolégale » publié en 1882. Après l’épidémie
de choléra de 1884, pendant laquelle il était attaché
au bureau des secours du quartier de l’hôtel de ville, il
publie chez Masson, libraire à Paris et éditeur de l’Académie
de Médecine, un ouvrage intitulé « Etude historique
et pratique sur la prophylaxie et le traitement du choléra, basée
sur les observations fournies pendant l’épidémie
de Marseille » Responsable
au sein de la municipalité du bureau de l’État civil,
Mireur a produit un certain nombre d’études démographiques.
Ainsi, un travail sur les mouvements comparés de la population
à Marseille, en France et en Europe dans lequel il met en lumière
le rôle positif joué par l’immigration dans le maintien
de la population active de la ville ; une étude de la mortalité
infantile et une statistique sur cinq ans des morts violentes (suicides,
accidents, meurtres) dans la cité. Ces travaux obtinrent en 1889
le prix Bertillon de la société d’anthropologie.
Élu en 1892 à l’Académie des Sciences, Lettres et Beaux-arts de Marseille, Mireur était amateur d’art en général et surtout de peinture. Au fil des années, il avait acquis une importante collection de tableaux. En 1900, il fait le projet de rédiger un «Dictionnaire des ventes d’art faites en France et à l’étranger pendant le XVIIIe et le XIXe siècle : tableaux, dessins, estampes, aquarelles, miniatures, pastels, gouaches, sépias, fusains, émaux, éventails peints et vitraux ». Pour
mener à bien cette entreprise gigantesque, il cède pratiquement
la totalité de sa collection lors d’une vente à
l’hôtel Drouot. Il y a là des tableaux anciens mais
aussi des modernes comme Sisley, Courbet et 88 toiles signées
de Monticelli. Mireur mettra douze ans, entre 1901et 1912, pour publier les sept volumes de sa collection. Il rémunèrera deux à trois collaborateurs pour collecter les données relatives au marché de l’art. Dans le même ordre d’idées, grâce à son aisance financière, il avait eu auparavant un secrétaire pour l’aider dans la rédaction de ses publications scientifiques. Ce dictionnaire qui a eu plusieurs rééditions passera à la postérité sous le nom de son auteur. Il apportait des informations non seulement sur les transactions, permettant de tracer les détenteurs des œuvres mais aussi sur les tendances du marché et d’une certaine façon sur l’évolution des coûts en matière d’art pictural. Il a longtemps servi de référence aux experts et aux historiens de l’art pour la période comprise entre 1700 et 1900. Fig. 9 Amateur de théâtre, Mireur a traduit et adapté en vers français trois pièces de Sophocle : Œdipe roi, Œdipe à Colone et Antigone. Au-delà des nombreuses
distinctions reçues pour ses œuvres, Hippolyte Mireur, chevalier
de la Légion d’honneur, administrateur des hôpitaux,
fut nommé par décret du président de la république
membre du conseil supérieur de l’Assistance Publique.
• Hippolyte
Mireur. Discours de réception d’Henry Alezais à
l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille.
Marseille médical. 1920 pp 888-901.
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© Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille Dernière mise à jour :7 mars 2021 |